à
Tours
Contexte
Le Sanitas est un quartier populaire de Tours, construit dans les années 60/70, habité par plus de 7800 habitants. Depuis une dizaine d’années, il est devenu quartier prioritaire et subit de grandes transformations dans le cadre des dispositifs ANRU. Le Sanitas est un quartier fragile, qui concentre difficultés sociales et sanitaires, problèmes de sécurité et de trafic… Mais c’est aussi un quartier très connecté à la Ville, situé à proximité de la gare. C’est aussi un espace vivant où le dynamisme associatif est réel. Du fait de son statut, il concentre de nombreuses aides et l’attention des pouvoirs publics, qui n’ont d’ailleurs que peu de visibilité sur l’avancée dans le grand âge de ses habitants. Les structures d’accueil (foyers logements et maisons de retraites) situées aux abords du quartier n’accueillent pas les habitants du Sanitas qui semblent vieillir chez eux.
Quelles sont les formes de solidarités autour des personnes âgées à l’oeuvre sur le quartier ?
Et comment sont-elle imbriquées ?
Quels sont les métiers de l’accompagnement et du soin présents sur place ?
Quels sont les métiers et les services manquant à imaginer pour mieux participer au maintien à domicile des personnes âgées ?
La relation entre un aidant et un aidé peut se faire sans parole, avec un geste (...) Aujourd’hui en 2021, on meurt d’épuisement, des aidants meurent d’épuisement pour avoir pris la charge d’une personne.
Nelly Laumonier, responsable Plateforme Agevie, plateforme de soutien aux aidants, 2021
Questionnements
Les relations entre les aîné·es et les métiers du soin et de la santé : quelles évolutions et transformations ?
Quelles sont les offres de soin, sanitaires ou d’aide médico-sociales existantes et comment sont-elles utilisées ? Comment en mesurer l’efficacité ? Comment en prendre la mesure dans la finesse de leurs formes contrastées ? Il s’agit de s’intéresser tout d’abord aux formes d’aides existantes, puis d’en trouver les angles morts, les empêchements pendant la crise sanitaire. Mais il s’agit surtout de s’intéresser aux professionnels et praticiens de l’accompagnement des aîné·es. Qui sont-ils ? Comment leurs métiers et leurs pratiques se sont déplacés durant cette dernière année ? Comment mieux les accompagner dans cette épreuve collective ou consolider les arts de faire déployés dans l’urgence ?
Ma porte était ouverte à tout le monde et puis je l’ai refermée parce que j’avais des voisins en face qui étaient invivables. [..] Depuis le covid, je ne peux plus recevoir mes petits-enfants et leurs amis… ça me manque. On rigolait beaucoup !
Claudette, 81 ans, habitante du Sanitas, 2021
Solidarités et réseaux informels de solidarité : quelle réalité au Sanitas ?
Certaines personnes témoignent de leur forte implication auprès de certaines personnes âgées qui ignorent les formes d’accueil trop institutionnelles. Elles n’identifient pas toujours les aides disponibles ou les boudent. Les aîné·es ont tendance à être accompagné.es par le réseau familial ou amical quand celui-ci existe. Mais comment trouver de l’aide, s’adresser au bon réseau lorsque les premiers signes de perte de mobilité apparaissent ? C’est peut-être à ce moment charnière que d’autres réseaux de solidarités peuvent apparaître et prendre le relais dans l’accompagnement. Ce sont ces solidarités fragiles et invisibles que nous souhaiterions mettre à jour.
J’ai demandé pour venir vivre chez ma fille, pour que je ne sois pas toute seule, en attendant que je fasse une demande d’appartement.
Doris, habitante du Sanitas, 2021